Ressemblant non?
Bon, d'accord pas tant que ça.
Mais les ruisseaux marécageux que nous croisons pour se rendre à la salle de spectacle de Vedène et son hall vitré sur 3 côtés nous reviennent en tête alors que l'univers de Swamp Club se déploie sur scène.
Ce n'est pas sans raison que la compagnie de Philippe Quesne s'appelle Vivarium Studio. Ses spectacles donnent à voir des personnages évoluant dans un microcosme. Nous les observons vivre, la fable se tisse au fil de leurs interactions. Pas de conflit réel, que des situations quelque peu surréalistes dans lesquels les protagonistes pataugent. Tout l'intérêt de Swamp Club réside en ces liens que nous pouvons tisser entre cet univers étrange et notre quotidien, la société dans laquelle nous évoluons. En effet, le spectateur qui souhaite être tenu en haleine, vivre une profonde catharsis et se faire asséner un coup de théâtre en pleine gueule risque d'être fort déçu puisque tout est exposé, énoncé d'avance, dit et redit dans Swamp Club. On nous énonce le programme de la journée, le plan de sauvetage du marais: on l'exécute, aucune surprise. Les insignes lumineuses mettent le suspense en échec.Il ne nous reste qu'à contempler et, surtout, à établir des réseaux de sens avec autre chose que la scène elle-même, puisque tout y est dévoilé. Les ressemblances physiques entre le lieu dramatique construit sur scène et le lieu de la représentation, en l’occurrence la salle de Vedène, facilitent l'établissement des liens entre la fiction et le réel.
Le choix du lieu de représentation, ici, est mis au service d'une ligne dramaturgique bien précise, celle que le Vivarium Studio préconise généralement. Les réseaux de sens ne s'établissent pas uniquement sur la scène, mais le spectateur, sorti de son état contemplatif après la pièce, est appelé à poursuivre sa réflexion en observant son propre environnement.