mercredi 17 juillet 2013

Le OFF, en vrac!

Après une véritable course folle dans Avignon, hier, avec Claudelle, il est temps de faire un petit compte-rendu des 9 pièces du OFF que j'ai vues jusqu'à maintenant et dont je n'ai pas encore eu le temps de parler. Pour l'anecdote, j'ai assisté à la moitié d'entre elles dans la journée d'hier. 4 pièces du OFF suivies d'une pièce du In d'une durée de 4h20 sans entracte (plus de détails sur celle-ci bientôt)...et littéralement courir entre les représentations!

Voici donc quelques pensées éparses sur ce que j'ai pu voir :

Quand souffle le vent du nord – Compagnie Talon Pourpre
Littérature « populaire » et théâtre

Donner chair à deux êtres virtuels, les placer sur une toute petite scène et réussir à conserver la distance physique imposée par le texte (on parle ici de deux correspondants par mail qui ne se rencontreront jamais). Le bon jeu des acteurs réussit à rendre le rapprochement des personnages sans qu'ils aient à se regarder ou à se toucher.

Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux – Paradoxe(s)
Théâtre, masque, ombres chinoises et projections

Petit problème avec l'abondance de médias utilisés dans la mise en scène. Ils semblent renvoyer à différents niveaux de réalité (projections lorsqu'il est question de la sœur qui se prostitue à l'étranger, masques pour les parents de retour d'exil...), mais pas avec constance ce qui brouille la compréhension du spectateur. Les ombres chinoises, notamment, semblent plus décoratives qu'autre chose, renvoyant parfois à la mort, parfois non.

Petit boulot pour vieux clown – Chapiteau Theatre Compagnie
Théâtre et art du clown

Un nez de clown, c'est sacré! C'est un tout petit masque, mais il convient tout de même de changer son jeu quand on l'enlève! La pièce commence et les clowns n'ont pas leur nez. Pourtant, ils sont déjà dans le jeu clownesque. Ce qui fait que lorsqu'ils le mettent et font leurs numéros de clown, il n'y a pas de différence avec leur jeu précédent. La pièce est donc toute égale...plate, plate, plate.

Yvonne, princesse de Bourgogne – Compagnie Narcisse
Théâtre et masque

Mise en scène très simple, belle scénographie très épurée. L'intérêt de cette pièce réside dans le jeu avec les masques qui est très bien exploité. Les masques sont portés par tous les personnages de la cour de Bourgogne (bref par tous, sauf Yvonne). Cela montre à la fois leur façade, leur côté superficiel, mais aussi leur laideur qui est la vraie, et non pas celle d'Yvonne. Quand les acteurs enlèvent ces masques, leur jeu change réellement. Le personnage montre alors sa vraie nature dans toute sa folie, ses angoisses, ses remords. (Il aurait peut-être été préférable qu'Yvonne soit moins handicapée physiquement. Cela aurait davantage laissé voir la cruauté et la vraie laideur qui sont celles des gens de la cour.)

LB25 (putes) – Kaméléon Cie
Théâtre, projection, chant, photographie, littérature (roman)

Belle adaptation théâtrale, mise en scène de la parole de deux écrivaines sur la prostitution. Quelques images fortes : énumération des types de clients associé à une succession de positions sexuelles exécutées par l'actrice. Jeu de marelle : saut sur un pied, saut sur un pied, jambes écartées = La prostitution commence à la petite école.

Mon nom est rouge – Compagnie Papierthéâtre
Marionnette de papier, conte et musique en direct

Mes quelques expériences de la marionnette m'amènent à penser que c'est un média qui appelle une lenteur extrême dans le jeu. Ce qui aurait pu être une pièce intéressante (belle histoire, belles marionnettes, etc.) a été tué par le manque de rythme. Trop égal. Point marquant : le personnage du conteur et ses yeux pleins de malice!

Effroyables jardins – Dychka et Cie
Théâtre et clown

Au début, je pensais que le mauvais jeu clownesque état voulu, puisque le personnage du père est décrit par le narrateur comme un clown malhabile. Mais justement lorsque l'acteur enlève son costume de clown pour prendre ce rôle de narrateur, on comprend qu'il s'agit de mauvais jeu tout court. Avec des gestes plaqués dans une mise en scène bien pauvre.

Tapage dans la prison d'une reine obscure – Compagnie L'ÉCHAPPÉE
Théâtre (amateur?)

Pas d'interdisciplinarité ici. Un très beau texte dans une mise en scène assez pertinente. Cependant, avec des actrices qui ne projettent pas, qui crient et qui ne vont jamais au bout de leurs gestes. Dommage.

Kabaravan – Vox International Théâtre
Théâtre musical (airs tzigans, music-hall, opérette)

Maîtrise impressionnante des acteurs de deux langages inventés (grommelot?). Ces deux langues, l'une un mélange entre français et anglais, l'autre formant un dialecte gitan, marquent l'opposition entre les deux mondes présentés. Le chez-soi tzigan avec son lot de pauvreté et l'Amérique (Occident) rêvé. Une pièce pleine d'humour et de chansons qui cache un message politique fort pertinent. L'Eldorado est doré parce que c'est eux qui le frottent...


Pour plus d'info sur le OFF et ses pièces : www.avignonleoff.com

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