Son de cloche dans la cour du Lycée St-Joseph
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Angelica Liddell - Todo el Cielo |
Angelica Liddell présentait sa dernière création, Todo el
cielo sobre la tierra, el sìndrome de Wendy, dans la cour du Lycée
St-Joseph samedi dernier à 22h00. S'y sont mélangés les univers de Peter Pan,
les mots de Wordsworth, la tuerie d'Utoya et Shanghai dans un long cri
expulsant la peur de l’abandon, la perte de l’innocence et la désillusion.
La cloche sonne dans la cour
C’est le temps qui s’arrête, c’est une alarme, c’est le réveil
avalé par le crocodile. Dans la pièce de Liddell, les univers s’alternent, se
croisent et se répondent. La musique, les changements de costumes, les sons et
les objets participent à ces changements successifs. Au Lycée St-Joseph, la
cloche sur scène est un objet aux sens pluriels et mobiles. La fonction
première du lieu, entant qu’établissement scolaire, suggère un sens à une
sonnerie bien banale. C’est la récréation : on n’étudie plus le poème de
Wordsworth, la cour devient un exutoire pour la Wendy d’Angelica Liddell.
Tout le ciel au-dessus de la Terre
Le besoin d’être aimée, d’être juste bien, tout simplement,
de se sentir tout le ciel au-dessus de la terre. Le besoin aussi de s’élever au-dessus de l’hypocrisie, des malheurs, des « suppléments de dignité »,
des victimes du quotidien et d’échapper aux années du corps. À ciel ouvert dans
la cour, les rumeurs du monde extérieur nous parviennent et contaminent le
monde imaginaire de Wendy. Ici, à Avignon, la noirceur n’arrive réellement qu’autour
de 22h30. Plus la nuit approche, plus les personnages s’en vont et laissent
Wendy seule à monologuer devant nous. Puis, comme un hymne, la chanson House of
the Rising Sun, popularisée par le groupe The Animals, s’élève dans l’air
nocturne.
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